Page:Ardel - Coeur de sceptique.pdf/46

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vait à les écrire telles ; mais il était fort indifférent à l’opinion que pouvait s’en former la majorité de ses contemporains.

De là venait que plusieurs le disaient volontiers d’humeur hautaine et d’âme sèche, ce en quoi ils commettaient une grande erreur. Robert Noris ne se livrait pas, parce qu’il avait le dédain extrême des effusions banales. Au fond, il était seulement un délicat qui, ayant été tout d’abord cruellement atteint par une inoubliable déception, s’était replié sur lui-même et, depuis lors, efforcé de briser en lui cette puissance de sentir, de s’attacher par le cœur, qu’il avait si entièrement possédée.

En aimant Isabelle, il avait fait autrefois un vrai rêve de la vingtième année, et il avait horriblement souffert quand elle l’avait écarté comme un indifférent qui la gênait.