Page:Ardel - Coeur de sceptique.pdf/54

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

un capuchon de dentelle ; les mains, soudain dégantées, — ne portant ni bague ni anneau de mariage, — se sont glissées dans les profondeurs du manteau de voyage ; et un silence complet règne bientôt dans le wagon qui nous emporte, de nouveau plongé dans l’ombre.

… Maintenant le grand jour est venu et je puis mieux voir les deux étrangères, ou plutôt l’une d’elles, la plus âgée, qui me fait vis-à-vis : cinquante ans environ, un air distingué de femme de race. La peau a des tons de cire jaunissante ; les cheveux gris sont lissés en bandeaux réguliers. Elle sommeille encore, le buste droit, superbe dans ses lignes majestueuses et pleines. Ainsi, au repos, les traits ont une singulière expression de tristesse ; une ride profonde creuse le front et y semble tracée par un souci constant.