Page:Ardel - Coeur de sceptique.pdf/64

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la nécessité les contraint à se créer enfin un asile stable, afin de pouvoir y mourir tant bien que mal comme elles ont vécu. Mais cette obligation même, qui les suit partout, de se conduire seules, de ne compter sur personne qu’elles-mêmes, leur donne une résolution, une indépendance d’esprit et d’allure qui les rend intéressantes.

Dans notre somptueux hôtel, rien de pareil : une société de gens envers qui la fortune a été fort généreuse ; plusieurs, portant des noms connus, illustres même, mais d’une sonorité étrangère ; peu ou point de Français ; quelques familles allemandes, passablement de Russes, et une colonie anglaise et américaine très nombreuse. Quant au clan des jeunes filles, il est assez mal représenté ; sur leur ensemble insignifiant, une seule se détache, miss Enid Lyrton, pas jolie, mais