Page:Ardel - Coeur de sceptique.pdf/67

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Cela est très bien et parfaitement conjugal… Aussi n’ai-je rien à répondre à cette déclaration… Suis-je donc un dédaigneux comme il le dit ? Autrefois, j’ai rêvé, moi aussi, cette célébrité que je possède aujourd’hui… Je l’ai rêvée quand j’étais très jeune et que je la voulais, comme Nodestorf, pour la femme à qui je souhaitais voir porter mon nom… Quand je l’ai eu acquise, je l’ai aimée avec amertume, parce qu’elle me vengeait, en m’élevant sur le piédestal qui eût été capable de séduire ma belle et ambitieuse cousine… Maintenant je ne l’aime plus ; elle m’est indifférente. Je m’en soucie comme de la cendre du cigare que j’ai secouée par hasard, au moment même où Nodestorf me faisait son aveu… — cela, sans doute, parce que je la possède pleinement. Il est probable que j’en senti-