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» Ils demandent qu’on ajoute un 3e bataillon au régiment du Port-au-Prince, qui aura pour garnison les postes de la partie du Sud.

» Ils demandent aussi des écoles publiques et des moyens d’éducation.

» Et, s’il le faut, ils offrent de supporter la dépense que ces objets peuvent occasionner.

» Ils observent, à cet égard, que les octrois (droits d’exportation des denrées) perçus aux Cayes, s’élèvent à 800 mille livres, dont il ne reste que 280 mille livres dans la partie du Sud pour sa dépense, et que les frais de justice payés par elle au Port-au-Prince, s’élèvent à 300 mille livres, ce qui absorbe, et au-delà, la portion gardée. Ils disent que la dépense d’une cour souveraine et d’un bataillon donnerait de la vie à la partie du Sud et des convenances de plus d’un genre…


Voilà ce que constatait Moreau de Saint-Méry, des dispositions particulières à chacune des provinces de la colonie de Saint-Domingue, avant les premiers troubles occasionnés par la révolution de 1789.

On trouve encore dans un écrit anonyme, publié au commencement de 1790, et intitulé : Lettre d’un citoyen du Port-au-Prince à un député à l’assemblée coloniale, les passages suivans que nous transcrivons :


« Depuis que j’habite la colonie, j’entends, et ce n’est pas sans raison, tous les habitans de la partie du Sud jeter les hauts cris

»… Déterminez l’assemblée à porter un décret qui statue que toutes les denrées coloniales qui s’exporteront directement pour la métropole, des ports des