Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 10.djvu/219

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» Si ces pensées nationales, si ces pensées de liberté et de félicité publique sont des crimes, nous dévouons nos têtes à l’anathème. Mais, si ce sont des vertus qui eussent été honorées dans le monde entier, nous avons rempli, au moins en efforts, notre mission de vérité, d’ordre, de conservation et d’amélioration ; nous avons mérité les honneurs que cette proscription attire sur nous. Ainsi, nous protestons :

» 1o  Contre toutes entreprises que l’inconstitutionnalité a conçues et oserait concevoir contre les droits et l’intérêt du peuple haïtien ; — 2o  contre l’acte qui a entrepris de nous dépouiller violemment et au mépris de la constitution, du caractère dont nous avons été revêtus par le vœu libre de nos concitoyens ; — 3o  contre les conciliabules que les machinateurs de cette trame criminelle ont tenus en dehors de la Chambre, et où ils ont lié leurs adhérens par d’affreux sermens, où ils les ont enrôlés dans l’infamie ; — 4o  contre l’envahissement qu’ils ont fait de tout pouvoir, en se constituant législateurs, accusateurs, rapporteurs, jurés et juges, pour accomplir cette œuvre d’iniquité ; — 5o  contre l’action qui nous priva du droit naturel, du droit sacré de nous défendre, et qui substitua aux formes protectrices de la société, celles de l’inquisition ; qui introduisit la terreur dans le sein de la Chambre, pour forcer les députés qui conservaient leur conscience pure, à signer une adresse impie. — 6o  nous protestons contre-eux, pour nous avoir fermé les issues de la Chambre avec des baïonnettes, à la séance vraiment extraordinaire du 13 du courant, où ils prodiguèrent les vociférations les plus vénéneuses contre nous, mais où ils se gardèrent de nous convoquer ; — 7o  pour avoir, mais en vain, cherché à égarer l’opinion publique contre nous et à provoquer des malheurs ; — pour avoir,