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e jour des Morts, et la Noẽl ; et, enfin, dans chaque paroisse respectivement, le jour de fête patronale.


Le gouvernement avait raison de se préoccuper d’augmenter les ressources financières de la République, par les actes que nous venons de citer. Le Président ayant fait adresser de nouvelles propositions, en 1833, au ministère français, devait s’attendre que d’un moment à l’autre les relations diplomatiques pourraient se renouer dans le but de les examiner au moins ; car les intéressés à l’indemnité et les porteurs des obligations de l’emprunt de 1825 ne cessaient d’adresser aux chambres législatives des pétitions pressantes à l’effet d’être payés.

À la fin de 1834, M. Dupetit-Thouars, capitaine de vaisseau, commandant la corvette la Créole, fut expédié et arriva au Port-au-Prince dans le mois de janvier. Cet officier, ancien colon de Saint-Domingue, avait déjà rempli, on doit se le rappeler, une mission secrète auprès de Boyer en 1821. Cette fois, il venait ouvertement réclamer d’abord les 4,848,905 francs dont le trésor français avait fait l’avance pour le payement de deux échéances de l’emprunt, et prendre ensuite des renseignemens exacts sur la situation financière de la République, qui prétendait être « si pauvre, » que son gouvernement n’avait offert que 45 millions pour solde de l’indemnité, payables en 45 années, étant obligé de reprendre le service de son emprunt.

Dans une audience qu’il obtint de Boyer, aussitôt son arrivée, M. Dupetit-Thouars reçut la promesse d’être payé « de suite » des avances du trésor français. C’était de bon augure pour cet officier. Mais il n’y avait au trésor haïtien qu’environ un million de gourdes en papier-monnaie ; le gouvernement ne pouvait décemment les offrir. Boyer