Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 10.djvu/269

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discours à l’ouverture de la session actuelle « procurait un nouvel aliment à l’espérance générale, et que flattée et honorée de la franchise et de la loyauté dont il avait usé envers elle, elle se croyait obligée à son tour de s’entretenir avec lui à cœur ouvert. Il est certain, Président, poursuivit-elle, que les ressorts du corps politique venant aboutir dans vos mains par une tendance nécessaire, V. E. peut, mieux que personne, saisir l’ensemble des intérêts publics. Néanmoins, l’entière connaissance qu’elle peut acquérir de l’état des choses n’est pas tout à fait dé pendante de l’exactitude et de la fidélité que ses agents mettent dans les rapports qu’ils ont avec elle. Les représentans de la nation, disséminés sur les divers points du territoire et ayant des relations d’intimité avec les citoyens, sont aussi à portée de recueillir des renseignemens et des observations qui, étant confiés à la méditation du génie régulateur de la République, peuvent produire des résultats utiles pour toute la société… Les difficultés qui paralysent quelquefois la marche de l’administration des affaires publiques proviennent moins de l’imperfection de nos lois que de l’incurie des fonctionnaires qui sont chargés de leur exécution. Ce mal existera jusqu’à ce que les peines attachées à leur négligence recevront une juste application. » — Puis, la Chambre parla de la culture « du café qui s’améliorait chaque jour, et qui avait besoin d’être protégée et soutenue ; » de la culture des cannes à sucre qui ne paraissait pas devoir prospérer en Haïti ; du commerce, seconde source de la prospérité publique, qui perdait chaque jour de ses avantages ; » et à ce dernier égard, « la contrefaçon de la monnaie nationale, l’inégalité dans les moyens d’importation et d’exportation, la substitution commerciale des grandes villes, aux