Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 11.djvu/157

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valeur de dix gourdes, mais auxquels manquaient les signatures apposées sur les véritables billets en circulation. » Le consul général fit brûler ces, feuilles sans en constater le nombre, et n’en réserva qu’une seule dans l’intention de la remettre au Président, pour lui-prouver qu’il avait rempli la promesse qu’il lui-avait faite d’empêcher l’introduction de ces faux billets en Haïti. Le 9, en effet, il la lui adressa avec une lettre accompagnée en outre d’une copie de son procès-verbal, et d’une copie, de sa lettre au secrétaire général par laquelle il avait réclamé le concours de deux notabilités haïtiennes. Quant aux autres colis saisis sur le Saint-Jacques, il les fit remettre intacts à la douane avec la pierre tumulaire.

En recevant ces documens, Boyer ordonna au général Inginac de faire comparer, la feuille de faux billets avec ceux que l’autorité judiciaire avait saisis dans la circulation et qui avaient motivé les poursuites contre C. Touzalin, et consorts. Le 10, cette opération eut lieu par les citoyens J. Elie, directeur de la chambre des comptes, Pinard, directeur de l’imprimerie nationale, E. Seguy Villevaleix et Hugues Tran, notaires du gouvernement, et Ducoudray ; ils reconnurent et déclarèrent par procès-verbal, que ces billets, produits comme échantillons, étaient « identiquement » les mêmes que les autres, auxquels C. Touzalin avait sans doute apposé les fausses signatures, puisqu’il était arrivé au Port-au-Prince le 27 août et que les faux billets n’avaient paru dans le commerce que dans le courant du mois de septembre.

Il est à remarquer que les signatures des billets émis par le trésor n’étant pas toujours les mêmes, et les faux billets devant paraître neufs dans la circulation, ce faussaire émérite, avait eu la précaution de se réserver d’y apposer les