Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 11.djvu/218

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vin aîné, Emile Nau, Dorsainville Dautant, Benoît et A. Ponthieux. Le 15, elle comprit leurs suppléans dans l’élimination prononcée contre eux. Quant à M. Devimeux, élu représentant de l’Anse-à-Veau, elle ajourna sa résolution jusqu’à ce qu’il se présentât avec ses pouvoirs : ce qu’il ne fit pas et ce qui entraîna sa déchéance.

À la séance du 13, M. Pierre Charles, représentant d’Ennery, prononça un discours qui contenait sa profession de foi, à l’endroit de l’opposition systématique qu’on voudrait faire au pouvoir exécutif. « Loin de moi, dit-il, la pensée que nous devions adopter aveuglément toutes les dispositions des projets de lois qui nous seront présentes, Nous tomberions dans l’excès contraire, nous trahirions la confiance de nos concitoyens. Notre devoir est de marcher entre ces deux extrêmes. Discutons tout, de bonne foi et avec loyauté ; admettons ce qui est bon et utile ; proposons des modifications à ce qui serait défectueux ; rejetons, mais en gardant les convenances, ce qui nous paraîtrait contraire au bien public, si toutefois rien de pareil peut être supposé devoir jamais être proposé à la Chambre. » El la Chambre tout entière approuva cette profession de foi, en complimentant ce député de l’avoir faite.

Le Président d’Haïti, informé de la constitution de cette assemblée, avait fixé au 16 la séance de l’ouverture de ses travaux. Ce jour-là, « Son Excellence, après s’être recueillie, a exprimé sa satisfaction de se voir au sein de la Chambre, et l’a remerciée de sa coopération franche et loyale au rétablissement de l’ordre ; et elle a dit qu’elle ne cessera de faire tous ses efforts pour enchaîner l’anarchie. Elle a encore exprimé qu’elle voyait avec peine que des esprits exaltés, depuis quelque temps, vou-