Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 11.djvu/72

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pouvait exiger du Président d’Haïti une liste générale de candidats quand il y avait lieu d’élire plusieurs sénateurs ; qu’en conséquence, le paragraphe de l’adresse concernant ce point devait en être retranché. Mais D. Saint-Preux lui répondit : « que la Chambre avait déjà résolu que la liste générale serait demandée, qu’il n’avait pas assez d’ascendant, pas assez de puissance d’entraînement pour la porter à revenir sur sa résolution… Arrière vos vues, votre système et vos doctrines, ajouta l’orateur. En suivant le système du collègue Daguerre, la liberté du choix, je le répète, est tuée ; la Chambre et ses opinions seront pour rien dans la composition du Sénat. En effet, quel compte a jamais tenu un sénateur à la représentation nationale pour ses honorables suffrages ? Agissent-ils ainsi envers le pouvoir qui nous les propose ? Je réclame l’ordre du jour. »

Et cette adresse fut adoptée par tous les représentans, moins Daguerre. Elle en disait assez, certainement, au pouvoir exécutif. Mais E. Lartigue monta, à la tribune et signala une foule de besoins pour la ville de Jérémie, et de maux dont souffrait sa population : « La prison faisait horreur à l’humanité, les prisonniers pour toutes sortes de délits y étaient confondus ensemble et mal nourris avec 25 centimes par semaine ; l’église nécessitait d’urgentes réparations ; la police était nulle ; la ville réclamait une fontaine, un hospice pour les pauvres indigens, etc. » L’orateur demanda l’insertion de son discours au Bulletin des lois, et ses, réclamations dans l’adresse : la Chambre accorda le premier point et passa à l’ordre du jour sur le second. Elle nomma, en comité général, neuf de ses membres pour la députation qui deyait apporter son adresse au Président d’Haïti. H. Du-