Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 3.djvu/379

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lifie de fourbe, de perfide, de tyran, de machiavélique, et termine par « espérer que son éloignement ramènera les citoyens, du Sud à des sentimens fraternels qui uniront tous les habitans de Saint-Domingue par des liens indissolubles. »

Le colonel Vincent et Malenfant députés, partirent à cette époque.


En terminant ce long chapitre, nous croyons qu’il est convenable de juger le fait du renvoi de Sonthonax, sous le rapport de la morale et de la politique. Ce fait a eu des conséquences trop funestes pour la race noire à Saint-Domingue, Sonthonax a trop mérité de cette race, pour que nous ne l’apprécions pas à ce double point de vue.

Nous avons exposé toutes les considérations, toutes les circonstances qui, selon nous, ont concouru à l’attentat commis par T. Louverture ; et nous croyons avoir démontré tout ce qui peut être envisagé par l’histoire, comme atténuation de ce coup hardi d’autorité. Il est évident, pour nous, que la mission de Sonthonax était finie, du jour qu’il prit la résolution d’élever cet homme célèbre au rang de général en chef.

En donnant à T. Louverture cette haute position, lui faisait-il une de ces faveurs personnelles qui exigent la reconnaissance de l’obligé ou du protégé ? N’était-ce pas un acte purement politique, dérivant de la mission qu’il était venu remplir dans la colonie ? Là est toute la question : c’est dans ces élémens que nous devons trouver la solution que nous cherchons de bonne foi.

Non, ce ne fut pas une faveur qui obligeait T. Louverture envers Sonthonax. Celui-ci ne disposait pas de sa chose, en lui conférant successivement les grades de gé-