consacra leur gloire. À l’église même, Dessalines fut élevé au grade de général de division dû à son mérite, à sa bravoure, à son activité dans la guerre civile. Clervaux fut récompensé, en recevant du général en chef une carabine dont il s’était toujours servi[1].
Ces généraux partirent ensuite pour le Port-au-Prince et Saint-Marc, avec les troupes qui, de là, furent renvoyées dans leurs cantonnemens ordinaires.
Avant de partir lui-même de Léogane, le général en chef ordonna de conduire hors de cette ville, environ 300 prisonniers noirs et mulâtres de l’armée du Sud, qui y étaient détenus. Une compagnie de ses guides assista à leur massacre par la baïonnette. Après cette immolation, elle prit la route du Port-au-Prince où elle rencontra l’hypocrite qui avait prescrit cette boucherie inutile et féroce. S’adressant à l’un des officiers, homme de couleur, il lui dit :
« Tout est tranquille ? — Oui, général en chef. — Vous n’avez rien entendu, n’est-ce pas ? — Non, général en chef. — Il n’y pas eu d’assassinat de ce côté-ci ? — Non, général en chef. — J’en suis heureux, car je hais les scélérats. Mon amnistie est donc bien observée ? — Oui, général en chef. — Je suis content de vous, jeune homme ; vous comprenez votre devoir. Continuez de la même manière, vous serez récompensé[2]. »
D’autres prisonniers faits dans la guerre civile, d’autres hommes de couleur, mulâtres et noirs, subirent le même