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chaussées et fortifications étaient réglées par le gouverneur seul. Le mode de reddition de comptes par les agens comptables était fixé en même temps. La plupart de ces dispositions furent basées sur les règlemens déjà publiés par le général en chef.

Un arrêté du gouverneur ordonna le même jour le paiement de ce qui était dû par les fermiers des biens domaniaux.

Le 5 août, il émit une ordonnance pour interdire toutes communications entre les quartiers voisins de la Petite-Rivière de l’Artibonite, Saint-Raphaël, Hinche, Banica et autres lieux, à cause des vols fréquens qui s’y commettaient. Malgré l’extrême sévérité des peines établies, de la discipline militaire étendue sur toute la population, et l’activité de la police, ce vice débordait : ce qui prouve que le despotisme le plus dur est souvent insuffisant pour arrêter les mauvaises inclinations.

Si des fonctionnaires publics même s’exposèrent à être qualifiés de maîtres voleurs sous un tel régime, c’est qu’il faut autre chose qu’un bras de fer dans la direction de la société. Il faut la moralisation des hommes, et le despotisme n’en est pas le meilleur agent : il renferme en lui-même un principe destructeur des bons sentimens, en avilissant les âmes, en corrompant les cœurs ; et ce principe réagit contre ses propres intentions.

Le 6 août, une loi fut rendue sur les émigrés et sur leurs biens situés à Saint-Domingue. Il faut la faire connaître, parce que la question qu’elle jugea et décida, contribua beaucoup à la guerre civile du Sud, à tous les crimes commis à l’occasion de cette guerre fratricide.

L’assemblée centrale de Saint-Domingue,

Considérant que la colonie faisant partie de l’empire français, il