L’assemblée centrale ne pouvait être en reste de complimens envers le gouverneur qu’elle avait créé ; elle lui répondit en ces termes :
Votre lettre du 10 de ce mois (10 fructidor) contient les expressions les plus flatteuses pour nous. Dans ce témoignage de votre satisfaction, nous trouvons la récompense de nos travaux, par le présage que vous nous annoncez de la prospérité de cette colonie. Nous n’en doutons pas, citoyen gouverneur ; un avenir heureux sourit encore à Saint-Domingue. Sous vos auspices, le cultivateur reprendra avec gaieté ses instrumens aratoires, parce qu’il sera assuré qu’en vain il n’arrosera pas la terre de ses sueurs. Le militaire, plein de ses devoirs, se bornera à défendre le poste d’honneur qui lui sera confié ; la subordination, l’aménité et le courage seront les vertus qui le distingueront. La justice reparaîtra dans tout son éclat. Une administration simple et uniforme rétablira le crédit et la confiance. Dans le cœur de chaque fonctionnaire, une noble émulation excitera et entretiendra les plus précieux sentimens ; tous, à l’envi, s’empresseront de suivre les traces de celui qui a su mettre un terme à nos malheurs. Votre nom ne cessera d’être cher au peuple de Saint-Domingue ; il suffira de le proférer, pour indiquer à chacun la route qu’il doit tenir.
La constitution et les lois vous imposent une grande tâche ; mais elle n’est pas au-dessus de vos forces physiques et morales. Nous pouvons dire avec assurance qu’elle est digne de vous, et que vous la remplirez entièrement, parce que nous connaissons vos rares vertus.
Le gouvernement de la métropole ajoutera à la récompense qui vous