Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 4.djvu/487

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Parvenu à la fin du règne de T. Louverture, après avoir flétri ses crimes, il me reste à parler de la dernière époque de sa vie politique et militaire, pour arriver au moment où la Providence appesantit sur lui sa main vengeresse. Je n’appellerai point de son jugement.

Mais, si cet homme de ma race me donne l’occasion de prouver qu’en tombant du pouvoir, il a montré de la résolution, de l’énergie, de la dignité ; s’il résulte de cette dernière période de sa brillante destinée, qu’il est seulement vraisemblable qu’il a reconnu ses torts, je saisirai cette occasion pour lui tendre une main fraternelle.

J’imiterai André Rigaud et Martial Besse, détenus comme lui au fort de Joux, lui donnant des témoignages de leurs sympathies.

J’imiterai Alexandre Pétion, écrivant son nom à côté de celui des autres héros de mon pays, traçant aux générations contemporaines et futures le noble exemple de l’oubli des torts, pour ne songer qu’à rehausser le mérite des hommes de notre race, à laquelle nous devons être fiers d’appartenir.