Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 5.djvu/155

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la relation que nous avons citée plus haut, de sa volonté à se soumettre. T. Louverture ayant traité à cet égard pour lui, pour les généraux Charles Bélair et Vernet, ayant d’ailleurs répondu spécialement de la soumission de Dessalines, c’était à lui que revenait cette mission envers ce caractère farouche. Après avoir pris lecture de l’ordre dont s’agit, il le lui envoya en rengageant à s’y conformer. Mais, sachant à quel homme il avait affaire, il jugea convenable de l’inviter à venir à sa rencontre à mi-chemin de la Marmelade. « Je le persuadai de se soumettre, ainsi que moi, dit-il ; je lui dis que l’intérêt public exigeait que je fisse de grands sacrifices, que je voulais les faire bien : mais que pour lui, il conserverait son commandement. J’en dis autant au général Charles, ainsi qu’à tous les officiers qui étaient avec eux ; et je vins à bout de les persuader, malgré toute la répugnance, les regrets qu’ils me témoignèrent de me quitter et de se séparer de moi. Ils versèrent même des larmes. Après cette entrevue, chacun se rendit à sa demeure respective. — L’adjudant-général Perrin, que le général Leclerc avait envoyé à Dessalines pour lui porter ses ordres (en second lieu sans doute) le trouva très-bien disposé à les remplir, puisque je l’y avais engagé précédemment par mon entrevue. »

Tel est le narré simple, naturel, que nous trouvons dans le mémoire de T. Louverture adressé au Premier Consul. Nous avons préféré le suivre plutôt que toutes autres relations, quant à ce qui concerne la soumission de H. Christophe, celle de Dessalines et la sienne propre, sauf quelques circonstances accessoires qui nous ont paru avérées, d’après les actes et les documens.

Ainsi, nous trouvons erronée l’assertion de Pamphile