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comme conservés. Pour ne citer qu’un exemple, la 4e coloniale, commandée par Gabart, devint un bataillon de la 5e légère française ; mais ces militaires se disaient encore la 4e.

Déjà, les dragons de la garde de T. Louverture avaient été licenciés, pour s’être refusés à servir dans la gendarmerie où l’on voulait les incorporer. Il est présumable que ce fut à son instigation secrète, et qu’il voulait avoir cette ancienne cavalerie autour de lui ; car ces dragons se firent presque tous cultivateurs dans le canton d’Ennery où il avait ses habitations. Les soldats de sa garde à pied, au nombre de 300, furent appelés guides du Nord, et placés sous les ordres du chef de brigade Magny, leur ancien chef, à Plaisance où commandait le général Clauzel. Les rapprocher ainsi d’Ennery, après le refus des dragons, c’était, de la part de Leclerc, vouloir donner à T. Louverture la tentation de s’en servir, ou se ménager la faculté de l’en accuser, alors qu’on se proposait de l’arrêter.

Afin de l’exciter davantage, Leclerc déclara nulles toutes les promotions qu’il avait faites depuis le 6 février, à raison de sa résistance. Cependant, Leclerc avait promis l’oubli du passé, mais bien entendu sur ce qui avait eu lieu avant son arrivée. Nous avons souligné ces mots dans sa lettre du 3 mai : « Vos généraux et vos troupes, y disait-il, seront employés et traités comme le reste de mon armée. », Cela s’entendait donc selon l’ordre de choses qui avait précédé l’arrivée de Leclerc, et non pas pendant la résistance. Plus tard et dans l’ordre chronologique, on verra un arrêté consulaire autrement rétroactif à cet égard.


L’île de Saint-Domingue était entièrement soumise