Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 5.djvu/208

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Sur le premier point, T. Louverture répondit avoir successivement rendu compte au gouvernement français, des causes qui portèrent ses agens à se retirer de la colonie, de même que pour ce qui concernait Roume, interné au Dondon.

Sur le second, il lui dit, relativement aux Etats-Unis, qu’il n’y avait eu d’autre convention avec eux, que celle passée par Roume et approuvée par le Directoire exécutif. Quant à la Grande-Bretagne, il dit n’avoir fait que la convention avec Maitland, dont nous avons déjà donné les stipulations à la page 140 de notre 4e volume ; à la page 174, en note, se trouve aussi mentionné le motif de l’envoi de Bunel à la Jamaïque, en deux circonstances.

Il repoussa toute idée, tout projet de sa part pour l’indépendance de Saint-Domingue ; mais il dit qu’en faisant la constitution de 1801, c’était une nécessité de la situation de cette colonie, alors que la guerre maritime existait et entravait toutes les relations avec la métropole ; que cet acte avait été l’expression de l’opinion libre des élus du peuple, bien qu’ils fussent des hommes à sa dévotion. Néanmoins, il reconnut qu’il avait fait une faute en proclamant, en publiant la constitution ; qu’il le reconnaissait bien, mais que le désir de rendre la colonie florissante, l’amour-propre, l’ambition, et surtout l’espérance d’être approuvé par le gouvernement français l’y avaient décidé ; qu’il était loin de prévoir les suites que cette faute pourrait avoir, mais que ses intentions étaient droites, et qu’il avait fait le mal sans le savoir.

Relativement à l’incendie du Cap et à la résistance faite à l’armée française, il en parla comme dans son mémoire, d’après une disposition antérieure de la commission civile sur l’admission des escadres dans les ports de la colonie ;