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En effet, Daure eut des égards pour Maurepas et sa famille détenus à bord de la Guerrière, de même que pour René Vincent et Carbonne.

Mais Rochambeau arriva au Cap le 17 novembre : dès-lors il n’y avait plus d’espoir pour eux, ni pour les autres militaires indigènes embarqués sur les divers navires de guerre. Il fit transférer Maurepas et sa famille sur le vaisseau le Duguay-Trouin, et arrêter René Vincent qu’on y mit aussi.

On a raconté la fin tragique de Maurepas de différentes manières ; mais disons ce que nous en savons, d’après J.-P. Boyer qui faillit mourir en même temps que lui, et qui nous le raconta.

Quelques semaines après la prise d’armes de Pétion, Boyer fut arrêté au Port-au Prince où il était sans emploi : son intimité avec Pétion en était la seule cause. Il fut mis en prison et dans la nuit, on le conduisit à bord de la frégate la Poursuivante où il rencontra, également arrêtés, Moreau et Marc Coupé : ce dernier, ex-aide de camp de T. Louverture, revenait du Sud où des affaires de famille l’avaient appelé. De la frégate, tous les trois furent embarqués sur une petite goélette qui les amena au Cap : Rochambeau y était déjà rendu. Le capitaine de cette goëlette eut des égards pour Boyer et Moreau, mais non pas pour M. Coupé qui, probablement, lui avait été désigné comme ayant servi près de T. Louverture. Au Cap, ils furent conduits au bureau de la place et de-là en prison et mis au cachot : peu d’heures après, on les transféra à bord du Duguay-Trouin que montait l’amiral Latouche Tréville, et ils y trouvèrent Maurepas, sa famille et d’autres prisonniers.

Étant en prison, Boyer avait écrit à Jacques Boyé, ad-