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l’absence de tout principe de morale, sur l’oubli des lois sacrées de la guerre.

Cangé ne s’était pas reposé sur ses lauriers à Jacmel ; le 22 septembre, il était rendu à la Coupe, avec ses troupes. Il envoya son adjudant-général Marion en avertir le général en chef, qui lui fit donner l’ordre de cerner le fort Bizoton occupé par l’ennemi, d’inquiéter, de harceler la garnison et d’empêcher qu’elle ne reçût aucun secours de la ville.

Le 23, Dessalines quitta la Croix des-Bouquets et alla établir son quartier-général à Turgeau. La division Gabart se plaça au nord de la ville, du rivage de la mer aux environs du fort National : celle de Pétion, de ce point au morne L’Hôpital. Le Port-au-Prince était ainsi bloqué.

Le 24, Pétion eut ordre de placer deux canons de 4 et de 8 sur le mornet de l’habitation Phelippeaux, dans le but de canonner la ville. Mais ces pièces étaient insuffisantes par leur calibre : le général en chef fît venir du Petit-Goave, un obusier de 6 pouces qui y fut également placé. Il alla visiter Cangé dans sa position : « Je dois à cet officier, dit-il, le juste tribut d’éloges qu’il a mérité par l’intelligence avec laquelle il a exécuté mes ordres. »

Le 30, Pétion dirigea ses boulets et ses obus sur le poste de la Poudrière, au sud-est de la ville, non loin de l’hôpital militaire : la garnison dut en sortir. Il continua de lancer ses projectiles sur les fortifications.

Mais alors, tous les forts de la ville dirigèrent aussi leurs gros canons contre les indigènes. En ce moment même, Dessalines ordonna au colonel Frontis de porter la 11e demi-brigade au Bois-de-Chêne et d’y établir des gabions, afin de former une batterie. Le fort National