Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 5.djvu/473

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Ce raisonnement était excellent, concluant ; mais Dessalines se réserva in petto d’essayer du même droit, à l’égard de cette partie, qu’il avait mis en pratique à l’égard de l’ancienne partie française de Saint-Domingue. D’autres principes seront invoqués à ce sujet en temps opportun.

Dessalines écrivit à J. Boyé pour lui témoigner le désir d’avoir l’un des plus beaux chevaux de Rochambeau : le 30, en lui répondant que son désir serait satisfait, J. Boyé lui transmit ces lignes écrites par Rochambeau lui-même :

« Le général Rochambeau désirerait de connaître quel est celui de vos officiers généraux qui a attaqué le premier Vertières ; il lui destine un beau cheval, parce qu’il aime les braves gens.  »

C’était Capois. Bientôt arrivèrent au quartier-général les deux chevaux envoyés par Rochambeau, et un troisième, de la part du commandant de Breda qui le fit offrir au capitaine Beuze, de la 4e demi-brigade, qui avait conduit sa garnison et lui dans les lignes françaises.

Cet hommage rendu à la bravoure et à la loyauté fait honneur au général français et à l’officier Pégot.

Dessalines n’oublia point qu’au terme de la capitulation, Rochambeau devait mettre en liberté les prisonniers indigènes ; il réclama de J. Boyé qu’ils lui fussent envoyés, et un adjudant de place en emmena 78. Il réclama aussi 25 matelots qui étaient employés sur la frégate la Surveillante : ils lui furent expédiés.

Faites à votre prochain ce que vous voudriez qu’il fît pour vous, est une maxime de morale qui doit être comprise par le cœur de tous les hommes. Du moment que les Français exécutaient la convention, il fallait aussi l’exécuter à leur égard.