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par l’empereur en personne, accompagné du général Pétion. De là, il se porta par le Petit-Goave à Baynet où il ordonna l’arrestation des quelques individus, pour y avoir occasionné des agitations. Depuis longtemps, cette commune était sujette à des troubles incessans.

L’empereur retourna à Marchand pour se préparer à la campagne résolue contre la partie de l’Est.

Comme T. Louverture avait fait, il devait y pénétrer par deux routes différentes, afin d’atteindre Santo-Domingo. L’armée haïtienne fut donc divisée en deux corps principaux ; le premier sous les ordres directs de l’empereur, le second sous ceux du général Christophe : l’un passant par Saint-Jean, Azua et Bany, l’autre par Saint-Yague, la Véga et Cotuy.

Des trois bataillons de chaque demi-brigade, deux furent commandés pour la campagne, le troisième restant dans son cantonnement habituel pour concourir au maintien de l’ordre et faire face à toutes autres éventualités. Les corps de cavalerie et des détachemens d’artillerie marchèrent aussi. Les difficultés de la route à parcourir pour arriver sous les murs de Santo-Domingo, empêchèrent de traîner une artillerie de siège, même des pièces de campagne, aucun obstacle ne devant arrêter l’infanterie haïtienne jusque là ; mais le général Geffrard reçut l’ordre d’en expédier par mer, sur le garde-côtes le Vengeur, commandé par le chef de division Aoua.

Toutes ces troupes reçurent du biscuit et des salaisons pour plusieurs jours de ration, devant vivre par la suite, des subsistances du territoire qu’elles conquerraient. Mais on porta les autres munitions de guerre, hors les projectiles qu’on devait trouver avec les canons.

L’armée entière s’élevait à une force d’environ 25