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un navire des États-Unis, où se trouvait le général Martial Besse, déporté en 1802 par Leclerc, lui apporta un semblable avis. Ces nouvelles, qui faisaient prévoir que le gouvernement français enverrait des troupes au secours du général Ferrand, peut-être même contre l’ancienne partie française, pour aider aux trahisons dont on nourrissait probablement l’espoir par la mission de Ducoudray et de Mentor, portèrent Dessalines à vouloir se hâter d’enlever Santo-Domingo.

Dans la matinée du 26 mars, il réunit les généraux à son quartier général et leur déclara qu’il voulait donner l’assaut à la place : ils reçurent l’ordre de s’y préparer. Mais dans la journée, un brig de guerre et une falouche, profitant d’un moment où les vaisseaux anglais s’étaient éloignés des côtes, parurent devant le port, et firent un signal auquel on répondit[1].

Le 27, à 3 heures de l’après-midi, les généraux Pétion et Geffrard firent informer l’empereur qu’une escadre française avait paru : elle était composée de 5 vaisseaux, de 3 frégates et d’autres bâtimens de guerre, corvettes ou brigs.

Le 28, dans la matinée, le débarquement des troupes qu’elle portait commença et continua dans la journée. On les évalua à 4000 hommes dans les lignes haïtiennes, d’après le journal de la campagne contre Santo-Domingo[2].

  1. Il n’y avait que deux vaisseaux anglais devant Santo-Domingo. Il parait qu’étant avertis de l’approche de l’escadre française, ils se retirèrent pour se rallier à d’autres et venir ensuite attaquer l’escadre.
  2. M. Madiou (Hist. d’Haïti, t. 3, p. 205) affirme qu’il n’y eut que 500 hommes de débarqués, beaucoup d’argent et des provisions de bouche, de l’escadre commandée par le contre-amiral Missiessy, qui continua sa route et retourna en France. Cet auteur attribue à une erreur de date, l’assertion de ceux