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Quant au tableau général des recettes et des dépenses de 1807 demandé par le sénat, ainsi que les autres informations qu’il désirait avoir, rien n’était plus convenable par rapport aux mesures à prendre. C’était, en grande partie, le devoir du secrétaire d’État d’y satisfaire ; mais, outre que Blanchet aîné avait laissé la comptabilité, les finances en général, dans une confusion très-grande, son successeur était déjà atteint d’une maladie de langueur, — la diarrhée, — qui, à son âge avancé, paralysait ses efforts ; il en mourut peu de temps après. Ce n’était pas d’ailleurs quatre ou six jours après la fin de l’année 1807, qu’on pouvait en présenter le résultat général sous le rapport financier ; il fallait du temps, il fallait attendre la reddition des comptes des administrateurs.

Impatient de reprendre son œuvre inachevée en 1807, le 7 janvier le sénat parla au peuple d’Haïti dans une adresse dont nous donnons ici un extrait.

Haïtiens,

Le sénat, n’ayant jamais cessé de veiller à votre conservation, et de satisfaire à vos besoins, sent maintenant la nécessité d’ouvrir ses séances, pour mettre la dernière main à l’œuvre entreprise pour la prospérité de la République et le bonheur de tous.

Le sénat, en investissant le pouvoir exécutif de tous les pouvoirs nécessaires pour l’exécution des lois, et en lui fournissant, par son ajournement, tous les moyens propres à l’affermissement de l’édifice élevé au bien public, ne lui donna une si grande étendue du pouvoir, que parce qu’il était fermement persuadé que le chef du gouvernement n’en abuserait pas, et qu’il ne serait porté aucune atteinte à la liberté ni au bonheur du peuple.

Cette persuasion s’est trouvée fondée. Le Président de la République n’a pas démenti l’opinion du sénat à son égard. La liberté et