Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 7.djvu/143

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le bonheur du peuple se sont consolidés par les mesures qu’il a employées pour y parvenir.

Des lois bienfaisantes ont paru. Il ne reste plus que la douce consolation de les voir mettre en vigueur, avec plus de fermeté qu’elles ne l’ont été jusqu’à ce jour. Ce n’est que par leur exécution que les représentans du peuple verront leurs travaux récompensés.

Citoyens de tous rangs et de toutes professions, la patrie voit avec satisfaction l’attachement inviolable que vous lui témoignez. Soldats, conservez à jamais cet attachement sincère que vous portez au gouvernement républicain, qui garantit vos droits ; conservez-le pour le chef de ce gouvernement qui ne veut toujours que votre félicité, et pour le sénat qui veille au salut de la liberté.

Yayou, indigne d’avoir siégé au corps législatif, et qui aurait répandu une tache déshonorante sur cette assemblée, si ses membres n’eussent pas eu toujours pour principe le bien de leurs concitoyens ; Yayou, au mépris de tous les devoirs sacrés attachés au rang qu’il occupait ; au mépris de toute vertu sociale, osa fomenter, le 22 juillet dernier, l’audacieux dessein d’anéantir la République : il fut découvert et puni.

Magloire, qui lui succéda peu après dans la pratique de l’art du crime, subit le même sort…

Cette adresse avait pour but essentiel, de faire entendre au Président d’Haïti, que le décret du 1er juillet était virtuellement abrogé par la reprise des séances du sénat. En rendant justice à ses principes et à ses sentimens, ce corps disait que « la liberté et le bonheur du peuple s’étaient consolidés par les mesures qu’il avait employées pour y parvenir. » Cependant, immédiatement après cet éloge, il lui reprochait d’avoir négligé l’exécution des lois bienfaisantes rendues pour atteindre ce but, lorsqu’il ne reçut de si grands pouvoirs que pour cette exécution. N’était-ce pas détruire cet éloge qu’il faisait de sa conduite, quand le sénat accusait son administration de manquer de fermeté ? On aurait conçu qu’un tel reproche lui eût été adressé par un message ; mais dans une adresse