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traint d’abandonner son cheval pour entrer dans les bois. » L’infanterie ennemie n’avait pas eu le temps d’arriver ; du côté de Lamarre, il n’y eut que deux morts et quelques blessés : il retourna sur l’habitation Foache, près de Jean-Rabel, où il se maintint avec ses troupes.


Pendant qu’il obtenait ce succès, dans l’Ouest les républicains recevaient un échec. On fut informé d’une disposition à l’insurrection contre Christophe, dans la commune du Mirebalais : le président envoya les colonels Lys et David-Troy, avec le corps des bombardiers, la 8e et la 22e demi-brigades dans le but de faciliter ce mouvement. Les forts du Mirebalais étaient gardés par une nombreuse garnison : ils tentèrent de les enlever d’assaut, dans le but de chasser l’ennemi de cette commune ; mais ils y échouèrent, malgré leur courage personnel et celui de leurs troupes. Le corps des bombardiers surtout perdit beaucoup de braves soldats, plusieurs excellens officiers et son chef de bataillon Bande, d’un grand mérite dans cette arme. Lys, lui-même reçut une balle à la cuisse : il fallut renoncer à cette entreprise et retourner au Port-au-Prince.[1]

Une autre expédition militaire, faite à peu près en même temps aux Crochus, compensa cet échec par un succès. L’adjudant-général Marion dirigea une colonne de 7 bataillons contre l’ennemi, posté sur l’habitation Ménardy-Picard, et l’en chassa. Dans cette affaire, le

  1. Colonel du 1er régiment d’artillerie, en même temps que commandant de l’arrondissement du Port-au-Prince, Lys avait habillé et équipé à ses frais ce beau corps où étaient une foule de jeunes hommes de cette ville. Borgella agit de même envers la 13e demi-brigade, dont la force était d’environ 2000 hommes.