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une portée de fusil du fort du Trois-Pavillons, occupé par les troupes du Nord sous les ordres du général Jason ; il voulait l’enlever. Mais le 24, Christophe arriva au milieu de son armée qu’il dirigea vainement contre les républicains : les pertes qu’elle essuya dans diverses attaques, le décidèrent à retourner au Cap pour amener de nouvelles forces. En son absence, le 10 août, Jason envoya trois colonnes contre Lamarre, qui vinrent échouer sur ses remparts et perdirent encore une foule de soldats. On conçoit que les républicains en perdaient aussi dans ces combats réitérés, qu’ils avaient des blessés qui diminuaient encore le nombre des combattans. Le 24, Lamarre écrivit au président et lui demanda des troupes, et l’envoi de la flotte pour combattre celle de Christophe, qui ravitaillait son armée par le Port-de-Paix.

Telle était l’intention du président en se disposant à entrer en campagne contre Saint-Marc, d’accord en cela avec le sénat. Il expédia la flotte avec des secours de toutes sortes pour l’armée expéditionnaire, et quitta le Port-au-Prince le 3 septembre.

Panayoty ne tarda pas à arriver devant le Port-de-Paix où il bloqua 3 des garde-côtes du Nord, après avoir capturé la goëlette le Jacques Simon qui y portait des provisions. Ces faits mirent Christophe en fureur ; il proposa à dex navires anglais qui étaient dans la rade du Cap, de les armer pour aider les siens, et le 16 septembre Lamarre informa le président de cette particularité, qu’il venait d’apprendre par un prisonnier. Indépendamment de ces deux navires qu’il eut à sa disposition, il se ménagea le concours d’une corvette anglaise, le Young Roscius, qui paraît être sortie de la Jamaïque, sous les ordres d’un nommé Goodall : à cette époque, la plupart des navires