Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 7.djvu/209

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

marchands anglais étaient armés, par rapport à la guerre contre la France et l’Espagne.

Mais Panayoty avait eu ordre du président, de revenir aussitôt que possible au Port-au-Prince, pour aider au transport de l’artillerie de siège dont on aurait besoin contre Saint-Marc, qu’on n’espérait pas d’enlever de vive force. N’ayant pas eu d’engagement, ni avec les navires anglais qu’on arma au Cap, ni avec les garde-côtes bloqués au Port-de-Paix, il dut suivre ses instructions : ce qui excita de nouvelles plaintes de Lamarre contre lui au sénat, et il fut contraint de se justifier près de ce corps, le 8 octobre.

L’armée marchant contre Saint-Marc avait dû se diviser en deux fortes colonnes, l’une passant par la grande route, sous les ordres directs du président, l’autre par les hauteurs de l’Arcahaie et des Verrettes, sous ceux du général Bonnet, afin de balayer les différens postes que l’ennemi y avait établis. Sur l’habitation Couilleau, il s’enfuit sans beaucoup de résistance ; sur celle de Dubourg, ce fut de même. Mais sur l’habitation Verrier, l’ennemi s’était retranché dans une maison en maçonnerie dont il avait crénelé les murs ; la résistance y fut opiniâtre, et il fallut toute la bravoure des officiers et des soldats pour enlever cette position formidable. David-Troy s’y distingua, comme toujours : la fureur des soldats ne fit aucun quartier aux malheureux prisonniers[1].

Pendant ces faits, une lettre de Lamarre, en date du 22 septembre, parvint au président, lui rendant compte d’un nouveau combat qui eut lieu le 19, et où il avait fait des pertes d’hommes, quoique vainqueur. Une autre lettre

  1. Leur fureur fut excitée par la mort du colonel Àzor Morel, du chef de bataillon Moreau et de plusieurs autres officiers de grades inférieurs.