Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 7.djvu/210

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de lui était adressée au sénat, « exposant sa situation critique, disait-il, non pas des plaintes et des réclamations inconsidérées. » Sa troupe avait à peine de quoi se nourrir, ne pouvant abandonner ses postes pour chercher des vivres dans la montagne ; elle était presque nue, parce que les vêtemens s’usent promptement dans une telle guerre : il demandait enfin toutes sortes de secours en hommes, argent, approvisionnement, etc., et il concluait par proposer au sénat d’ouvrir une souscription volontaire parmi les citoyens, pour lui venir en aide. Cette dépêche fut ouverte au quartier-général par les sénateurs Bonnet, Lys, David-Troy et Delaunay, qui appuyèrent sa proposition en l’envoyant à leurs collègues au Port-au-Prince.

Le président fît aussitôt donner des ordres en cette ville, de réunir des vivres et tout l’argent disponible pour être expédiés à Lamarre ; et le 2 octobre, il lui écrivit en lui envoyant 300 hommes de son armée par une partie des garde-côtes, déjà revenus, en lui annonçant qu’une égale quantité allait suivre ceux-là avec les autres navires. Pour le moment, il ajournait donc à avoir l’artillerie de siège dont il avait besoin ; mais Saint-Marc était cerné.

Le 2 octobre aussi, en recevant la dépêche de Lamarre, le sénat chargea Daumec, Larose et Pelage Varein, de préparer une adresse au peuple, aux fins d’en obtenir une souscription volontaire ; et à cet effet, il convoqua les commerçans du Port-au-Prince, nationaux et étrangers, pour avoir d’eux un prompt secours en argent. J.-F. Lespinasse se distingua par son zèle patriotique à offrir, non de concourir à une souscription à titre de remboursement, mais à une contribution obligatoire en faveur de l’armée expéditionnaire. Le sénat tenant au premier mode,