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au nord, sous ceux de Diego Polanco ; la troisième à l’ouest, sous ceux de Pedro Basquez, dans laquelle était le capitaine-général lui-même. Tous les habitans les plus marquans de l’Est se trouvaient dans cette armée, et Guillermin assure que « sa principale force consistait en mulâtres et nègres français  ;[1] » c’est-à-dire, de ceux qui s’étaient réfugiés dans cette partie depuis longtemps, et où ils étaient devenus habitans. Dans tous les cas, cet auteur constate la participation des indigènes de l’ancienne partie française à la délivrance de l’Est, de la domination de la France. Il ne constate pas moins, d’un autre côté, la part que prirent à la défense de Santo-Domingo, ceux des hommes de couleur et noirs de cette partie, qui étaient restés fidèles à cette puissance : le général Barquier donna même la liberté à une centaine de noirs pour qu’ils concourussent à cette défense[2].

Nous ne relaterons pas tous les incidens, tous les combats qui eurent lieu durant huit mois consécutifs, entre les assiégeans et les assiégés, dans lesquels le brave général Barquier et sa vaillante garnison montrèrent une constance digne d’admiration, à supporter toutes les privations qu’il est possible d’imaginer, en déployant chaque jour le courage militaire qui les animait. Nous ne dirons pas non plus quelles furent les nombreuses tentatives que ce général français fît, pour ramener Juan Sanches et les habitans de l’Est à l’obéissance envers sa patrie, surtout par l’intermédiaire du prêtre Bernard Correa y Cidron, docteur en théologie et curé de la cathédrale de Santo-Domingo. Cet ecclésiastique employa en vain, dans une correspondance avec le chef des indi-

  1. Page 456, dans la note 62.
  2. Voyez l’ouvrage de Guillermin, page 223.