Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 7.djvu/354

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Bottex montra tant d’intrépidité à défendre ce point, que Christophe, émerveillé, le nomma général de brigade, en même temps que Guerrier, Charles Pierre et Jacques Simon ; mais que des murmures se firent entendre à ses côtés, par rapport à cette promotion d’un chef d’escadron qui n’eut alors que le grade de colonel.[1]

Après la conquête du Môle, le Vandale qu’on a osé comparer à Pierre-le-Grand, ordonna à Bottex de présider à la destruction des édifices de cette ville, déjà en ruines par l’effet du siège. Il assouvit sur des pierres, la rage que lui avait inspiré la noble résistance de Lamarre et de ses compagnons ; et, cependant, il avait fait rendre au héros les honneurs militaires ! C’est sans doute par ce contraste, qu’il parut mériter la comparaison avec un génie qui en montra tant dans sa carrière.

La terre où un autre Christophe (Colomb) posa son pied pour la première fois dans l’île d’Haïti, ne présenta plus que l’aspect de la désolation. La ville que fonda un autre célèbre amiral (le brave comte d’Estaing), n’offrit plus que le spectacle des ruines qu’entraînent les dissensions civiles et la guerre.

  1. Tous ces faits relatifs à Bottex, sont cités d’après son oraison funèbre prononcée au Cap, à sa mort en 1842, par Saint-Martin, ancien représentant.