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chapitre xiv.

Situation des esprits après la chute du Môle : reproches faits à Pétion. — Rigaud se fait le chef de la faction du sénat et se place sous l’influence de Bruno Blanchet. — Il à une entrevue avec Goman et ne réussit pas à le porter à la soumission. — Il propose à Pétion un plan d’organisation qui n’est pas accepté. — Son amour-propre froissé le porte à des reproches injustes. — Réflexions sur ce plan et sur ses lettres à Pétion. — Le projet de la scission du Sud se concerté à Jérémie, entre Rigaud et Blanchet. — Opinion du colonel Borgella à ce sujet. — Moyens constitutionnels employés pour y parvenir. — Faits survenus aux Cayes où Rigaud et Blanchet arrivent subitement. — Des députés de communes se constituent en assemblée départementale, prononcent la séparation du Sud de l’Ouest, nomment Rigaud général en chef du département et lui adjoignent un conseil privé pour l’administrer. — Réflexions sur ces actes. — Motifs de la participation qu’y prend Borgella. — Attitude primitive des généraux qu’il entraîne par son exemple. — Les généraux Bonnet et Lys quittent le Port-au-Prince et se rendent dans le Sud. — Examen des causes probables de leur défection. — Mesures militaires que prend Pétion. — Députation qu’il envoie auprès de Rigaud. — Rigaud et son armée vont près du Pont-de-Miragoane. — Pétion s’y rend et l’invite à une entrevue. — Christophe envoie une députation au Port-au-Prince. — Rigaud et Pétion en présence au Pont-de-Miragoane : leur conduite respective. — Pétion consent à la séparation, et retourne au Port-au-Prince. — Ce que fait Rigaud dans le Sud. — Ordre du jour de Pétion contre les malveiilans qui tiennent des propos. — Il fait travailler aux fortifications du Port-au-Prince.


Dans la situation où étaient les esprits, antérieurement à la mort de Gérin, et depuis cet événement et l’arrivée de Rigaud, il était presque impossible que tous les mécontens par motifs divers, ne s’unissent pas dans un commun accord pour reprocher à Pétion le résultat désastreux qui venait de s’accomplir au Môle. C’est la coutume de toute opposition, de ne tenir jamais aucun compte au gouvernement des embarras qu’il éprouve,