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Gomier et Eveillard, l’autre entre ce dernier et le fort Marchand.

Le fort National était sous le commandement du colonel d’artillerie Patience, très-capable dans son art. De cette position, qui domine la place, on découvrait la maison principale de Drouillard, servant de logement à l’Hôte Royal qui vînt visiter la République. Patience lui lança quelques boulets de 36 à toute volée. Mécontent de cet essai qui troublait son repos, le Lion fît immédiatement démolir une maison secondaire de son séjour, qu’on remonta dans une position où elle n’était pas aperçue de l’officier d’artillerie, et il s’y réfugia avec moins de faste, mais avec plus de sécurité pour sa personne sacrée.

Déjà, dès le 26 mars, il avait ordonné de dresser des batteries contre la ville. À l’est du fort National, ses ingénieurs avaient choisi une position élevée, mais éloignée, d’où les canons de siège pouvaient cependant porter leurs boulets contre ce fort et celui du Gouvernement, à ce dernier pour atteindre en même temps le palais de la présidence. Vis-à-vis les forts Eveillard et Gomier, ils en établirent deux autres, qui battaient ces forts et le fort National. En face du fort Lamarre, sur un monticule de l’habitation Robert, était une autre batterie dirigée contre lui. Pour le moment, suivant les règles du génie militaire, l’ennemi se contenta de ces batteries encore éloignées de la place, sauf à se rapprocher davantage. Christophe aimait à procéder méthodiquement à la guerre, comme il aimait à parler catégoriquement.

Le lundi 6 avril, vers 6 heures du matin, le premier coup de canon tiré contre la ville fut dirigé sur le fort du Gouvernement, sans doute en représailles des coups que Pétion avait fait tirer de là le 26 mars. Borgella était ap-