Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 8.djvu/267

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Pamphile de Lacroix entre autres, n’ont attribué la résistance des Indigènes qu’aux manœuvres des Anglais.

La France ne fît toujours que des fautes à l’endroit de son ancienne colonie, et ses agents et les écrivains de ce pays n’ont toujours voulu voir que des imbéciles dans les hommes de la race noire, incapablesde comprendre qu’elle désirait leur bonheur.

Il faut rendre justice cependant aux commissaires de 1816 qui, quoique ou parce que Colons, avertirent leur gouvernement de ce qui arriverait un jour dans la situation des colonies européennes en Amérique ; ils lui disaient vainement :

« La sévérité apparente de l’Angleterre dans ses colonies ne doit cependant donner aucune sécurité aux autrès puissances. Elle est trop active dans la surveillance de ses intérêts pour laisser croire qu’elle résistera longtemps à l’orage qui ne grossit que par ses soins. Tout annonce, quand on sait sa marche, qu’elle finira au contraire par céder la première, par prononcer l’affranchissement dans ses colonies ; et, comme elle aura pris l’initiative sur cette importante question, elle sera regardée par tous les peuples de cette contrée, comme la libératrice du Nouveau-Monde ; elle fera valoir ses droits à leur reconnaissance, et elle s’assurera, au détriment des autres puissances, un grand commerce, sans charges, avec des avantages que nous ne pourrons plus balancer. »


Au moment où les commissaires du Roi de France allaient adresser à Pétion leur dernière lettre du 10 novembre, — le 5, le Secrétaire général de la République aisait publier sur le Télégraphe, journal officiel, un avis