Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 8.djvu/406

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poursuivre cette campagne n’aurait pas failli, que leur dévouement à leurs devoirs envers la patrie n’aurait pas été moins grand. Non, on ne saurait jamais faire assez de louanges du patriotisme que montrèrent en tout temps les braves soldats de la République d’Haïti !


Maintenant, passons aux travaux des législateurs du pays.

Tandis que le Président d’Haïti publiait des arrêtés pour affranchir les bois de construction des droits à l’importation pendant l’année afin de faciliter la réparation des édifices publics et particuliers ; pour remplacer Sabourin par le respectable citoyen Fresnel, juge au tribunal de cassation[1] ; pour créer une commission de l’instruction publique, — la Chambre des représentans et le Sénat rendaient la loi relative aux animaux épaves dont le produit de la vente était versé au trésor public ; celle sur les patentes pour l’année courante ; celle sur l’établissement des droits curiaux et les attributions des marguilliers[2] ; celle sur l’établissement des postes aux lettres : toutes devaient produire des ressources financières. Il en fut de même de la loi sur les douanes.

Cette dernière, en augmentant un peu l’évaluation des prix moyens des marchandises étrangères, élevait de 10 à 12 pour cent les droits d’importation, excepté sur celles de la Grande-Bretagne qui, au lieu de payer 5 pour cent,

  1. Ce choix fut généralement approuvé, car Fresnel était justement estimé pour ses qualités personnelles. Sous Dessalines, il était commissaire impérial près le tribunal civil du Port-au-Prince. Il devint membre de l’Assemblée constituante de 1806 et ensuite sénateur, de la série des neuf années.
  2. Cette loi était la conséquence nécessaire de la création des conseils de notables, qui ne sont que les municipalités des communes ; auparavant, les droits curiaux étaient fort mal régis et perçus encore plus mal : désormais ils allaient former un revenu assez important.