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pour la solder, etc. ; trois barges armées formèrent cette expédition. Bauvoir, promu au grade de général de brigade, fut chargé de remettre à Constant Paul un brevet et des épaulettes de colonel, afin de prendre le commandement de la 8e : c’était récompenser en même temps les services et les sentimens de deux citoyens honorables.

Constant Paul méritait d’autant plus cette distinction, qu’il ne conçut pas même l’idée de s’attribuer un grade supérieur à celui de chef de bataillon, tandis que le jeune et présomptueux Victor Toby prit le titre de général de brigade, en s’affublant de l’habit, du chapeau et des insignes de Jean Claude.

Le général Bauvoir et ses compagnons arrivèrent à Saint-Marc dans la nuit du 5 octobre et y débarquèrent le 6 au jour. Ils furent accueillis avec l’empressement le plus chaleureux par la garnison et la population de la place. Depuis le 3, elles supportaient une canonnade que dirigeait contre elles le général Romain, des divers forts extérieurs qu’il occupait, sans pouvoir tenter un assaut, n’ayant pas assez de troupes et la place étant fortifiée on ne peut mieux. L’air martial de Bauvoir, sa réputation militaire connue de la garnison, son courage, communiquèrent encore plus de résolution aux troupes qu’il fit solder immédiatement. Les aides de camp du Président d’Haïti retournèrent au Port-au-Prince, après avoir rempli leur mission.

Dans l’intervalle, le président avait fait partir le général de brigade Marc Servant avec le 7e régiment et d’autres corps. Il était rendu aux portes de Saint-Marc le 8 au soir, mais il ne put y entrer que le 9 au matin. La place avait essuyé, dans la journée du 8, un assaut que sa brave garnison repoussa vaillamment ; après avoir