Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 9.djvu/137

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la Force qui en est le siège[1]. Le général Dupuy fut envoyé commandant de l’important quartier de Seybo et de Higuey ; le général Riche, à Bayaguana ; le général Bergerac Trichet, à Azua ; les colonels Hogu, à Bany, et Saladin, à Las Matas, et le chef d’escadron D. Dalmassy, à Saint-Jean. Les 500 hommes de troupes trouvées à Santo-Domingo commencèrent la formation de deux régimens d’infanterie, dont le premier fut confié au commandement de Paul Aly, promu colonel, qui était un ancien compagnon de Jean-François et de Biassou.

Le tribunal civil fut organisé et eut pour doyen J.-J. Del Monte, ancien magistrat versé dans la législation espagnole, possédant une vaste instruction d’ailleurs et une profonde érudition. José de la Cruz Garcia fut nommé juge de paix ; le conseil des notables remplaça le Cabildo par ses principaux membres. L’administration des finances fut confiée à A.-M. Valdès ; celle du trésor au vieillard Lavastida ; celle de la douane à E. Valencia. Enfin, tous les emplois civils furent occupés par des indigènes de Santo-Domingo, parmi lesquels on remarquait Thomas Bobadilla, nommé commissaire du gouvernement près le tribunal civil, citoyen de beaucoup de capacité. L’ancienne université de cette ville fut rétablie avec plusieurs professeurs de mérite, et une école primaire fondée à côté de celles tenues par des particuliers.

La constitution de la Répulique n’admettant sur toul son territoire que des hommes libres et égaux en droits, partout où l’armée haïtienne passait pour se rendre dans celui de l’Est d’Haïti, elle brisait les fers des esclaves. Afin de

  1. Carrié avait précédemment perdu le commandement des grenadiers à cheval de la garde.