Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 9.djvu/180

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Cet événement, regrettable par ses circonstances, puisque Romain eût pu être convaincu d’une odieuse trame par-de-vant la commission militaire, condamné à mort et exécuté comme Richard l’avait été au Port-au-Prince ; cet événement fut accueilli dans cette ville avec des soupçons offensans pour l’autorité et l’honneur du Président d’Haïti. Aussi lit-on ce qui suit dans sa proclamation : « Cette circonstance, en éclairant la nation, en donnant de nouvelles preuves de son inébranlable volonté, a cependant fait penser à quelques intrigans d’une autre nature, que le moment était favorable pour donner l’essor à leurs projets, en se rendant les échos complaisans des paroles séditieuses du général Romain. L’opinion publique a arrêté les complots de ces hommes pervers, et la vigilance du gouvernement les poursuivra, jusqu’à ce que le glaive de la loi les ait frappés. Citoyens, le gouvernement, fort de la droiture de ses principes, marchera toujours d’un pas ferme pour vous faire jouir de cette paix qui fait le désespoir de vos ennemis et pour laquelle vous avez fait les sacrifices les plus héroïques. Les discours des méchans, les menées des ambitieux ne l’intimideront jamais ; mais ils troubleraient votre repos, ils tourmenteraient vos familles, si vous ne vous empressiez de les étouffer vous-mêmes, en dénonçant aux magistrats préposés à la garde de la tranquillité publique, ceux qui colportent ces bruits inquiétans, ceux qui, par leurs propos séditieux, tendent à alarmer votre conffance. Pénétrez-vous bien qu’en tout pays, il existe de ces êtres atrabilaires, remuans et

    présumable que je pardonnerais de nouveau à ce coupable avec lequel il fallait en finir. Loret approuva Gédéon, en ajoutant qu’il avait partagé son opinion. Je le blâmai sévèrement à ce sujet, mais c’était tout ce que je pouvais faire. »