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représentans du Cayes : « Cette pétition n’étant pas faite dans les formes voulues par les lois, il a été arrêté que la Chambre s’en tiendrait à sa décision sur la validité des élections de la commune des Cayes, sauf au député Hérard Dumesle à se rendre à son poste, d’après la lettre qui le mande[1]. »

À raison des faits qui précèdent, on pouvait s’attendre a une explosion « d’opposition légale, constitutionnelle, » dans la Chambre des communes, contre le Président d’Haïti. Mais il était réservé à un esprit présomptueux, ambitieux, qui s’égarait dans ses singulières prétentions, à un cœur ingrat et haineux, de venir jeter un brandon de discorde entre cette branche du pouvoir législatif et le pouvoir executif. Ce fut Félix Darfour qui voulut bien jouer ce rôle dangereux, ne pouvant croire sans doute qu’il y perdrait seul la vie. La proclamation du Président, du 19 août, contenait cependant des avertissemens dont il devait profiter ; mais que ne peuvent l’envie et toutes les mauvaises passions qu’elle suscite ? Darfour fut-il seul à concevoir le projet qu’il manifesta authentiquement ? Nous entendons par là, qu’il a pu avoir des complices hors de la Chambre.

Suivant le Bulletin des lois dans la séance de la Chambre, du 28 août, on avait pris lecture d’un message du Président d’Haïti qui accusait réception de deux actes que la Chambre lui avait adressés, et des observations avaient été faites sur celui du Président la Chambre avait décidé « que ces observations seraient reproduites à la prochaine séance publique, pour pouvoir statuer sur la réponse que

  1. Toutes nos citations relatives aux actes de la Chambre des communes sont tirées des numeros 1er et 2 du Bulletin des lois de cette année. On y voit que dans la séance du 16 septembre, la Chambre reçut une lettre de H. Dumeslee, en réponse à celle qui le mandait à son poste ; il disait qu’il ne pouvait s’y rendre, à cause d’une grave maladie.