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du général Boyer, commandant de l’arrondissement du Port-au-Prince[1] ; – que Noël Piron, un des secrétaires du cercle de commerce de cette ville, l’année précédente, avait pris à cœur l’inutilité de sa formation, les espérances déçues à ce sujet, et ne se gérait pas pour se plaindre incessamment, que le Président : ne donnait aucun encouragement au commerce national ; — que Pierre André avait, le premier, donné le signal de réformes à introduire dans la législation relative à ce commerce, à l’agriculture et à l’armée, par son discours à la Chambre, en 1821, et qu’il venait de prouver une vacillation singulière, en renonçant à la charge de juge au tribunal de cassation pour l’office de représentant, et témoignant le désir de rester à la Chambre, malgré sa place rétribuée de directeur de l’école primaire ; que Dugué, enfin, quoique notaire du gouvernement, se plaisait à censurer ses actes sans ménagement, par l’effet d’un caractère irascible.

Au sujet de l’appréciation des causes de toutes ces arrestations, nous pourrions en appeler au souvenir de tous ceux qui, comme nous, en furent les témoins oculaires ; mais nous ne prétendons pas dire, néanmoins, que le président Boyer n’avait aucun autre motif pour les ordonner. Nous en jugeons encore par le résultat définitif qu’elles eurent.

Quoi qu’il en soit, le 31 août la Chambre des communes se réunit et chargea une députation de plusieurs de ses

  1. J’ai quelquefois entendu Laborde, défenseur public, démontrer les irrégularites que le général Boyer commettait, en dénonçant les prévenus à la commission militaire, en sa qualité de commandant d’arrondissement il ne suivait pas les formes prescrites par la loi sur ces consells spéciaux, et il était méconten : du défenseur publie qui réclamait leur éxecution. Chacun sait, d’ailleurs, que le président Boyer avait de l’éloignement pour ces officiers ministériels dont la chicane lui paraissait puisible à la bonne administration de la justice.