Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 9.djvu/203

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membres sont pures et qu’elle veut franchement coopérer avec les deux autres pouvoirs constitués, à la consolidation de votre félicité. Enfin, le Sénat vous a confirmé également, par son adresse du 30 août, qu’il est toujours prêt à seconder le pouvoir exécutif, pour opposer un rempart inexpugnable aux attaques qui seraient dirigées contre votre organisation sociale. — La journée du 30 août fera éternellement époque dans les fastes de la nation, parce qu’elle perpétuera le souvenir glorieux de votre énergie et de votre sagesse, parce qu’en affermissant davantage le gouvernement que vous vous êtes donné, elle n’a fait naître aucun de ces désordres dont nous eussions pu gémir un jour ; parce qu’elle laisse après elle une leçon d’expérience plus extraordinaire et plus frappante pour ceux qui auraient la folie, dans la suite, de vouloir créer plusieurs partis dans l’État… »

La proclamation finit par engager le peuple à avoir corfiance dans le gouvernement, qui ne cesserait de veiller à la conservation de ses droits ; de se livrer aux travaux agricoles et à l’industrie ; « de se tenir en garde contre les intrigans, contre les ambitieux et les prôneurs de réformes qui masquent toujours des vues particulières sous l’apparence du bien général. » Un de ses paragraphes s’adressa plus particulièrement à l’armée : « Militaires,… je vous ai toujours vus debout, prêts à défendre la patrie : elle est satisfaite de vos services… »

Par suite de ces divers actes des pouvoirs constitués et du mécontentement publiquement manifesté par Boyer contre Panayoty, pour avoir souffert chez lui les réunions dont nous avons parlé, ce sénateur donna sa démission le 2 septembre, mais en des termes mesuras qui permettaient un