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tranquillité et la sécurité dont jouissaient tous les Haïtiens : toutes ces choses réunies frappaient les esprits et légitimaient les louanges populaires dont les deux présidens de la Chambre des représentans se firent les organes.

Néanmoins, et que l’on ne s’en étonne point ! l’unanimité, toujours si difficile à obtenir en fait d’opinions de toutes sortes, cette unanimité n’existait pas pour louer la conduite de Boyer dans les affaires publiques ; une Opposition, que nous avons déjà signalée, était là qui épiait ses actes pour profiter de la moindre faute qu’il ferait, afin d’éclater de nouveau. Envieuse et jalouse de ses succès, elle avait paru, deux ans auparavant, dans la Chambre des communes ; et si elle n’y était plus, elle ne subsistait pas moins dans le pays, principalement dans la capitale et dans le Nord.

Quoi qu’il en soit, la session législative de cette année produisit des actes importans, et le premier que rendit la Chambre fut la décharge donnée au secrétaire d’État, des comptes généraux de 1823. Elle élut ensuite successivement, sur des listes partielles de candidatures, sept sénateurs : — les citoyens F. –D. Chanlatte, Desvallons, Sambour, Lafontant père, Daumec, J. Latortue et Rouanez, en remplacement d’autant de membres du Sénat qui vivaient encore, parmi ceux qui avaient été nommés en décembre 1815. Il est à remarquer que ce fût là un des motifs qui portèrent le Président d’Haïti à hâter la session, et qu’à partir de celle de 1821, il ne présenta plus à la Chambre des listes générales, mais fractionnées, de candidats pour remplir les places vacantes au Sénat[1]

  1. . Au moment où le Président allait faire remplacer ces sénateurs, la mort frappa le respectable docteur Misambeau, inspecteur général du service de santé, le 12 janvier. Ce fut un douloureux événement pour la République, car partout on se rappela qu’il avait été