Page:Argens - Julien l’Apostat - Deffense du paganisme par l’empereur Julien.djvu/24

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La vie, qu’on a publiée il y a quelque tems de l’Empereur Julien, a fait revenir bien des gens des préjugés qu’ils avoient sur ce Prince. La maniere dont les Historiens ecclésiastiques en ont parlé, les invectives que S. Gregoire de Naziance, et S. Cyrille ont écrites contre lui, avoient prévenu le Public, qui se laisse aisement entraîner à l’autorité, & qui ne juge guere des hommes, que parce qu’en ont dit des gens, qui se sont acquis une grande reputation.

Les Savans étoient depuis longtems dèsabusés de l’idée affreuse, que les Peres avoient donnée de cet Empereur. Mais il falloit montrer aux autres hommes, que ce Prince avoit été chaste, sobre, savant, liberal, clement. Ce n’étoit pas une chose aisée, que de détruite une opinion, que la religion sembloit autoriser. Presque tous les auteurs ecclesiastiques avoient peint Julien comme un monstre. Cela suffisoit pour qu’on se crut dispensé d’examiner, si l’on n’avoit pas attribué à cet Empereur des vices, qu’il n’avoit jamais eus. Enfin l’auteur de sa vie[1] vient de mettre au

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  1. Mr. de la Bletrie.
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