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XXXI
SUR L'EMPEREUR JULIEN.

ne manquent pas de se trouver au moment de la formation des animaux ? Est-il possible que des substances éternelles s’empressent si fort de s’emparer de quelques infortunés membres mortels, et qu’elle se disputent la préference de s’introduire dans les corps ? Il doit y avoir entre elles quelque traité, dans lequel il est stipulé que la premiere qui arrivera, et qui sera plus diligente, aura le droit d’être reçue dans les corps.

On ne sauroit mieux démontrer l’absurdité de la Métempsycose. Qu’on ne dise point que les Pythagoriciens & les Platoniciens n’étoient pas fermement persuadés de ce dogme ; car Socrate déclaré par les payens le plus sage des hommes, celebré à cause de ses vertus par les plus illustres écrivains profanes & ecclésiastiques, mis par S. Justin, un des plus grands Peres de l’Église au rang des chrêtiens, & canonisé en quelque façon par le grand Erasme. qui disoit, qu’il ne lisoit jamais la mort de Socrate, qu’il ne fut tenté de s’écrier, Saint Socrate, priés pour nous ! Socrate, dis-je, dans les derniers moments de sa vie, dans l’instant qu’il alloit finir ses jours, pour avoir rendu temoignage à la verité, enseignoit cette doctrine comme étant hors de doute, & la donnoit à ses disciples pour le fondement de sa religion.


Voici

    <poem>Si non forte ita sunt animarum fœdera pacta, Ut, quæ prima volans advenerit, insinuetur Prima, neque inter se contendant viribus hilum. « Lucret. de rer. nat. lib. 3. »