Page:Argens - Julien l’Apostat - Deffense du paganisme par l’empereur Julien.djvu/33

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XXXII
R E F L E X I O N S

Voici comment parloit ce Sage dans le dernier entretien qu’il eut avec ses amis, c’est à dire quelques instants avant de mourir. Je vous dis. . . que les ames des hommes intemperans, brutaux, lascifs qui se sont mis au dehors des regles de l’honneteté, entrent dans les corps d’anes ou d’autres semblables animaux ; & les ames,[1] qui n’ont aimé que l’injustice, la tirannie et les rapines, vont animer des corps de loups, d’éperviers, de faucons….. Que dirons-nous de ceux qui, dans le train d’une habitude de pratiquer les vertus populaires, de justice, de temperance, quoique sans entrer autrement dans la philosophie, et dans la contemplation des choses intelligibles, ne doivent-ils pas avec cela être plus heureux que les autres, et leurs ames ne seront elles pas mieux logées après la mort…[2]leurs ames passent dans des corps d’animaux œconomiques et doux, comme sont les abeilles ou les four-,

mies,
  1. Τοὺς δέ γε ἀδικίας τε καὶ τυραννίδας καὶ ἁρπαγὰς προτετιμηκότας εἰς τὰ τῶν λύκων τε καὶ ἱεράκων καὶ ἰκτίνων γένη. Qui vero iniurias & tyrannides & rapinas præceteris secuti sunt eos in luporum & accipitrum & miluorum par est migrare Plat. in Phæd. art.46.
  2. Ὅτι τούτους εἰκός ἐστιν εἰς τοιοῦτον πάλιν ἀφικνεῖσθαι πολιτικὸν καὶ ἥμερον γένος ἤ που μελιττῶν, ἢ σφηκῶν ἢ μυρμήκων ἤ καὶ εἰς ταὐτόν γε πάλιν τὸ ἀνθρώπινον γένος, καὶ γίγνεσθαι ἐξ αὐτῶν ἄνδρας μετρίους. εἰκός. Quia consentaneum est, hos in tale rursus migrare genus civile & mite aut apum, aut verparum, aut formicarum, aut in