Page:Argens - Julien l’Apostat - Deffense du paganisme par l’empereur Julien.djvu/63

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qui soit jamais arrivé : lorsqu’on songe, dis-je, à tout cela, il est impossible de se persuader, que la societé, que composent tant de gens si peu vertueux, soit une Societe à laquelle on doive attribuer la sainteté & l’infaillibilité pour partage.

Ce qu’il y a d’etonnant, c’est que l’orgueil & l’ambition ont été les vices des Ecclesiastiques, dès le moment qu’ils ont osé se montrer tels qu’ils étoient. La persécution des payens sous Constantin : & sous le même Prince la vanité des Evêques commença à paroître. Bientôt après ils firent, comme aujourd’hui, beaucoup plus d’état des honneurs mondains que de la simplicité chrêtienne. Voici comment Eusèbe parle dans son Histoire Ecclesiastique d’un Evêque de son tems. [1] « Je ne dirai rien de l’orgueil et de l’arrogance que lui ont causé les dignites seculières dont il était revêtu. Il aimait mieux qu’on lui donnat le tître de Ducenaire, que celui d’Évêque : il marchoit pompeusement dans les places publiques, lisant & dictant des lettres, environné de gardes, dont les uns le precedoient, & les autres marchoient à sa suite ; son faste & son arrogance avoient rendu la Religion Chretienne mé-

prisable
  1. Οὔτε ὡς ὑψηλὰ φρονεῖ καὶ ὑπῆρται, κοσμικὰ ἀξιώματα ὑποδυόμενος ἤ Δουχηνάριος μᾶλλον ἢ Ἐπίσκοπος θέλων καλεῖσθαι ; καὶ σοβῶν κατὰ τὰς ἀγορὰς, καὶ ἐπιστολὰς ἀναγινώσκων, καὶ ὑπαγορεύων ἅμα Βαδίζων δημοσία καὶ δορυφορούμενος, τῶν μὲν προπορευομένων τῶν δε ἐφεπομένων πολλῶν τὸν ἀριθμόν, ὡς καὶ τὴν πίστιν φθονεῖσθαι,