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avoir perdu, non seulement toute vertu, mais encore toute prudence pour oser dire aux Anglois : « Messieurs, vous ne risqués rien en laissant augmenter les Catholiques, vous êtes injustes dans votre conduite à leur égard, vous n’avés rien à craindre d’eux, ils savent qu’il ne leur est pas permis de prendre les armes pour étendre leur Religion, ils sont les fideles imitateurs des Chretiens des deux premiers Siecles.» tandis que d’un autre côté on imprime tous les jours, dans les païs Catholiques, que la tolérance est un crime, & qu’on doit faire gloire d’être intolerant ? En Espagne, en Portugal, en Italie l’Inquisition fait brûler un homme s’il ne pense pas comme les Inquisiteurs. N’est il pas affreux qu’il y ait un Tribunal qui décide de la vie des hommes, où l’une des parties interessées est juge dans sa propre cause. En France le Gouvernement ne donne point aux Ecclésiastiques le pouvoir de persécuter, mais il est lui-même quelquefois séduit par leurs sollicitations, par leurs cris, par leur cabale, & il devient alors intolerant, comme on l’a vu arriver au sujet de l’exil des Protestans & de la persécution des Jansenistes. Le principal crime des premiers étoit de prier Dieu en françois, & celui des seconds de penser, sur la matiere de la Grace comme S. Augustin, dont la doctrine avoit été approuvée par plusieurs Conciles, & regardée par ces mêmes Conciles comme celle de l’Eglise.

Qu’il