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tion aux reproches mal fondés, que Julien fait quelquefois aux Chrétiens, & montrent la verité des Dogmes saints qu’il a voulu détruire. La croiance de ces Dogmes est aujourdhui si fermement établie, que j’aurois pû à la rigueur me dispenser de répondre aux objections de Julien ; mais j’ai cru qu’il n’étoit pas inutile de montrer aux incredules modernes, que les anciens n’ont pas raisonné avec plus de justesse qu’eux. Ils ont également abandonné le chemin de la verité pour entrer dans celui de l’erreur. Ils ont cherché la clarté dans une philosophie qui n’a servi qu’à les aveugler. « C’est un grand préjugé contre les Philosophes, dit l’éloquens Lactance, que leur philosophie n’est ni la sagesse ni le moien de l’acquérir. » Maximum argumentum est philosophiam neque ad sapientiam tendere neque ipsam esse sapientiam. Lact. inst. lib.3. Le même Lactance, après nous avoir montré le defaut de la philosophie du siecle, nous en apprend l’inutilité pour decouvrir la verité sans le secours de la grace & de la foi. « La science de la Religion, dit-il, n’a pas besoin de la Dialectique parceque la sagesse n’est point dans le discours mais dans le cœur.» Dialecticam divina eruditio non desiderat, quia non in lingua, sed in corde sapientia est. Lact. inst. lib.3.

Comme Julien s’efforce d’établir le Paganisme sur le sisteme de Platon, je crois qu’il est necessaire, pour en faciliter l’intelligence à ceux de mes

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