Page:Aristophane, trad. Talbot, 1897, tome 1.djvu/156

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AGORAKRITOS.

Silence, une clef à la bouche, trêve à l’audition des témoins, clôture des tribunaux qui sont les délices de cette ville, et, en réjouissance de nos prospérités nouvelles, Pæan au théâtre !

LE CHŒUR.

Ô toi, flambeau d’Athènes, la ville sacrée, et protecteur des îles, quelle bonne nouvelle viens-tu nous apporter, afin que nous parfumions les rues du fumet des victimes ?

AGORAKRITOS.

Je vous ai recuit Dèmos, et de laid je l’ai fait beau.

LE CHŒUR.

Et où est-il maintenant, ô merveilleux inventeur de métamorphose ?

AGORAKRITOS.

Couronné de violettes, il habite la vieille Athènes.

LE CHŒUR.

Comment le verrons-nous ? Quel est son costume ? Qu’est-il devenu ?

AGORAKRITOS.

Tel que jadis il vivait avec Aristidès et Miltiadès. Vous l’allez voir. On entend le bruit de l’ouverture des Propylæa. Saluez de vos cris de joie l’antique Athènes, la merveilleuse, la glorifiée, où séjourne l’illustre Dèmos.